couché de soleil

Le passage me laissa un contact froid puis chaud et enfin je n’arrivais plus à distinguer laquelle de ces sensations agissaient sur mon propre corps. Mais on oublie très vite cette impression quand un silence immuable vient nous submerger alors que notre enveloppe passe dans le monde de l’outre-terre au travers un vortex stabilisé par la porte des ténèbres.
Je me souviendrai toujours de ce sens aigus des perceptions. elles me font toujours autant révées.
Plusieurs mois ont passé depuis ce jour. Je ne suis rentré au pays qu’en de rares occasions.
L’air de notre monde me manque, cependant les tâches qui nous ont été confié nous laissent peu de répit et de temps. L’outre-terre est une dimension vraiment très différente de ce que nous connaissions auparavant. Elle nous ouvre la possibilité de parcourir des contrées étranges et riches. Nous avons même approcher des technologies dignes des récits de Jules verne, un écrivain d’anticipation très reconnu sur le monde « terre » dont on m’a dit que les portes ne s’ouvriraient jamais.
Dès lors, l’alliance Entente parcourt les régions à l’assaut des seigneurs, rois déchus, démons, nagas, elfe de Kael’thas, orcs et autres périls dans des donjons, des cryptes, des temples et même des vaisseaux spatiaux ! Sans relâche.
Avant l’ouverture des portes, les champs de batailles changèrent d’humeur et des factions se créèrent pendant que d’autres moururent. Des Guerriers et des sorciers de valeur sont partis de leur patrie, d’autres nous ont rejoint. La vie coule de cette façon là.


Je remets délicatement mon épée à ma ceinture. Je n’ai jamais aimé les fourreaux. Ils sont au monde pour de bonnes raisons mais celles-ci n’ont aucune valeur à mes yeux. Et pourtant je respecte leur utilité.
Qui plus est, ma lame de magicienne me demande de l’air et de la lumière constamment. C’est pourquoi j’ai réussis à collecter lors de mes aventures dans les donjons de la tempête, une lanterne, source pour mon arme qui s’en abreuve jour après jour. Je la laisse donc pendre à ma taille, laissant ainsi le soin à mes ennemies de jeter un œil sur sa splendide couleur naturelle. L’aura de mon épée me réconforte et me sert à enrichir mes moments de méditations.
Le minerai de gangrefer que je viens de récolter me pèse un peu. Il est temps de partir des forêts de Terrokar pour aller entreposer tout ça.
Je regarde une dernière fois les faisceaux blanc qui prennent source sous les arbres de cette région. Les botanistes ont du travail sur la planche, me dis je sur l’instant. La liste de la faune et la flore non répertorié s’agrandie chaque jour.
Enfin, mon esprit se tourne vers mes amis et au passé. Puis, baissant la tête comme pour m’éloigner des regards de quelques sentiments, j’invoque mon griffon Nïne afin de passer outre les encombrements du terrain accidenté.
Le vent contourne ma silhouette grâce au bouclier de mana. Efficace également contre les moustiques, ce bouclier offre des avantages confortables à grande vitesse. Oubliant finalement ce pourquoi j’étais parti, Nïme m’amena au bout d’un certain temps jusqu’au contrefort montagneux Ouest de Nagrand.
Ah, Nagrand, quel beau pays malheureusement tant convoité. A ce rythme, il se peut que ce paysage change de façon radical.
Une terre flottante m’attire. Je me pose dessus et me restaure autour d’un feu. Je repense aux donjons que j’ai fais en compagnie de mes amis.
J’aime ce que je suis. Une gnomette qui arrive aux épaules d’un nain, a la taille d’un humain, aux cuisses d’un draëni ou encore aux genoux d’un elfe. Fière d’être mage et d’accomplir mon rôle en tant que tel du mieux possible, je ne peux m’empêcher de penser à mes racines. J’aime donner et j’aime recevoir. J’aime le partage naturel. Et c’est peu être pour ça que j’écris ces quelques lignes sur un parchemin que ma gentiment confectionner ma couturière préférée. Pour partager. Pour ne pas laisser mes pensées se perdre dans le temps et l’invisible.




Imrik,
ce soir,
au couché du soleil,
tu ne sera plus un Longues Barbes en tant que membre.
Mais comme tout le monde se l’accorde, et comme beaucoup d’autres anciens, tu le sera toujours dans l’âme.
Je dois maintenant t’avouer que mon cœur a toujours balancé entre deux nains et un gnome depuis un ou deux ans. Tu es l’un de ceux là. Je n’ai jamais connu le mariage de toute ma vie. L’amour de mon enfance est mort lors de la contamination de Gnomeregan, il y a un certain temps déjà. Il n’était pas gnome mais nain paladin et obséder par la technologie de ma race un peu déjantée. Tu m’as toujours fait penser à lui.
Pourquoi je n’ai rien dis ? Parce que je n’ai jamais été élevé dans l’optique de faire le premier pas pour construire une vie. Les gnomes sont aussi courtois et bien plus que les nains d’ailleurs. Mais prends cette dernière remarque comme un compliment, elle est toute à votre honneur. De plus, je n’ai jamais choisi un élu quelconque. Je sais juste que certain me plaisent beaucoup et c’est normal.
Pourquoi le dire maintenant ? Je pense que tu le sais. Nous sommes Longues Barbes est je n’ai donc plus besoin de te l’expliquer.

Je sais pertinemment que nous repartirons en guerre ensemble.
Comprends que je ne te juge pas et que je ne remets rien question si je t’affirme que ton départ me fait mal. C’est tout à mon honneur pour cette fois-ci. La vie coule de cette façon là aussi.

Je te souhaite une sincère et bonne continuation, frère d’arme, frère de comptoir, frère pour la vie.

Essimie.